L'edito de Philippe Meyer
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Que restera-t-il du 7 octobre ?
D’abord, un drame humain sans précédent pour Israël. Plus de mille civils assassinés par les barbares du Hamas, près de mille héros de Tsahal tombés au combat, 251 otages, dont une cinquantaine sont morts dans les tunnels de Gaza. Nous attendons encore que tous les corps soient rendus. La mémoire de ce pogrom restera gravée en nous à jamais.
Ensuite, la déferlante d’une haine violente d’Israël, portée par des activistes d’extrême-gauche, des militants wokistes et des idiots utiles des islamistes, mais aussi par des bien-pensants en mal de bonne conscience et de notoriété. Cette hostilité a déclenché un tsunami antisémite mondial, submergeant les rues, les universités, les réseaux sociaux, l’ONU et l’Assemblée nationale. Cette haine décomplexée d’Israël, des juifs et des valeurs démocratiques perdure. Notre combat ne doit pas faiblir.
Ce fut aussi la sidération vite transformée en une immense mobilisation, individuelle et collective. Rarement un tel élan de solidarité, unissant les juifs où qu’ils soient et leurs (trop rares) amis, n’avait jailli avec une telle intensité. Des associations et des collectifs, riches de leurs diversités et unis sur l’essentiel, ont su travailler ensemble. Tirons-en toutes les leçons pour demain.
Mais le 7 octobre c’est aussi la reconnaissance envers nos quelques amis sincères et courageux qui étaient là aux pires moments, et la déception, voire la colère, envers ceux qui nous ont abandonnés ou trahis par lâcheté ou par intérêt. Nous n’oublierons ni les uns, ni les autres.
Le 7 octobre a duré deux ans : le choc, la souffrance et l’attente. Le jour d’après qui commence pourrait durer plus longtemps : avec ses plaies à panser, ses reconstructions à achever, ses combats à poursuivre. Autant de défis à relever, toujours ensemble. Cette unité et cet engagement ont sauvé la société israélienne, nous ont fait tenir et nous permettront d’avancer.
Le peuple juif a toujours surmonté ses épreuves uni dans la résilience, la mémoire et l’espoir, fidèle à son histoire et à ses valeurs, tourné vers l’avenir. Ne rien oublier. Ne rien pardonner. Ne rien lâcher. Et toujours choisir la vie.
Après ce que nous avons subi et accompli durant ces deux années noires, notre responsabilité est immense : transmettre à nos enfants une promesse d’avenir meilleur dans un monde réparé, le Tikoun Olam au cœur de notre identité juive. C’est le combat de notre génération du 7 octobre qui continue. Menons-le debout, unis et engagés.
Philippe MEYER
Paru dans Actualité Juive du 13 novembre 2015
