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Analyse : « Zohran Mamdani : New-York bascule dans le populisme identitaire »

  • bbf076
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture
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C’est désormais officiel : Zohran Mamdani, 33 ans, est élu maire de New York. Sa victoire, inattendue il y a encore quelques mois, provoque une onde de choc politique dans tout le pays. Elle confirme la fracture idéologique qui divise aujourd’hui les États-Unis et marque l’avènement d’une nouvelle gauche radicale, communautarisée et populiste.


Issu de l’aile la plus militante du Parti démocrate, Mamdani incarne la gauche identitaire : il a su canaliser les frustrations économiques d’une génération en rupture avec les élites politiques. Sa campagne, axée sur le pouvoir d’achat – gratuité des bus, création de supermarchés « collectifs », politique de redistribution locale – lui a permis de rallier les classes moyennes urbaines et une jeunesse désabusée.


Mais derrière cette rhétorique sociale se dessine un projet bien plus clivant. Mamdani revendique ouvertement une approche raciale de la politique, appelant à privilégier les « quartiers non blancs » et érigeant la couleur de peau en critère de justice sociale.


Son positionnement radicalement propalestinien a également joué un rôle central dans son ascension. À la tête du Democratic Socialists of America (DSA), formation d’extrême gauche, il soutient sans réserve un discours de rupture totale avec Israël. Le DSA a récemment condamné l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le qualifiant de « simple trêve conditionnelle », accusant Israël de « poursuivre le génocide » et affirmant sa « solidarité avec nos camarades en Palestine » – sans un mot pour les otages israéliens.


Depuis quatre ans, Mamdani refuse de parrainer la résolution annuelle du Conseil municipal pour la Journée de commémoration de la Shoah. Ce silence, jugé volontaire, est interprété comme un désengagement vis-à-vis de la mémoire juive et un signal inquiétant envoyé aux communautés new-yorkaises.


Son élection s’inscrit dans un contexte national profondément transformé. Un sondage Gallup de juillet 2025 montrait que seuls 9 % des 18-34 ans soutenaient l’action militaire israélienne à Gaza. Pour près de 80 % des électeurs démocrates, Israël aurait commis un « génocide » : un mot qui, désormais, conditionne le discours politique à gauche.


Autrefois disqualifiant, l’antisionisme est devenu en 2025 un atout électoral. Mamdani l’a compris et en a fait un pilier de sa stratégie, parvenant même à séduire 30 à 40 % des électeurs juifs new-yorkais, notamment les plus jeunes, sensibles à la rhétorique “progressiste” et aux causes minoritaires.


Et maintenant ?


New York, longtemps symbole de pluralisme, de mémoire et de tolérance, entre aujourd’hui dans une ère d’incertitude. L’arrivée de Mamdani à la mairie marque un tournant idéologique majeur : la capitale du cosmopolitisme américain confie ses clés à un homme qui divise au nom de l’unité et qui fragilise les repères moraux hérités de décennies de dialogue intercommunautaire.


Son mandat dira si New York saura rester fidèle à sa vocation de ville-monde ouverte et universaliste, ou si elle deviendra le laboratoire d’une nouvelle gauche identitaire, plus préoccupée de slogans que de cohésion, et plus prompte à juger qu’à rassembler.


Véronique HAUPTSCHEIN

Vice-présidente du BBF

 
 
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