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Gil Taieb z’’l, passeur de fraternité




Rares sont les chocs comme celui que nous avons subi lundi soir 15 avril en apprenant le départ de Gil Taieb z’’l. On savait Gil très affaibli, on le croyait indestructible, imbattable, on n’imaginait pas un monde sans lui.

 

Il était dans toutes les institutions de la communauté juive et toutes étaient en lui. Il les portait, les incarnait, les défendait. Beaucoup a été dit sur Gil. Je retiendrai trois façons de parler de lui.

 

Il était un militant de chaque instant, toujours passionné, fougueux, mobilisé, toujours à l’offensive, tel un gladiateur de tous les combats, pour Israël et pour le peuple juif, jusqu’aux derniers jours malgré la maladie. Une leçon de courage et de force hors du commun.

 

Il était un rassembleur aimé de tous, proche de tous, du citoyen anonyme jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, de chacun de nous, toujours avec le sourire, l’optimisme, le souci de l’autre. Et tout le monde l’aimait, comme l’a montré la foule immense rassemblée à son domicile à la levée du corps dans la tristesse et l’émotion avant de l’applaudir à son dernier départ pour Israël. 

 

Il était un passeur de fraternité, d’humanisme, de valeurs républicaines et universelles, toujours avec ses idéaux et son engagement chevillés au corps et pour lesquels il n’a jamais cédé un pouce de terrain. 

 

Tout cela résonne particulièrement aujourd’hui où nous avons tant besoin de ces combats et de ces qualités rares qui étaient les siennes pour les mener.

 

On n’oubliera pas Gil, et on ne cessera pas de le remercier pour tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a permis de faire. Le vide qu’il nous laisse ne pourra pas être comblé, mais c’est notre responsabilité maintenant de poursuivre ses combats, qui sont nos combats. De là où il est, sur cette terre d’Israël qu'il a tant aimée et tant défendue, qu’il nous protège, guide et inspire pour prendre le relais et porter cette flamme.

 

Comme l’a souligné le président du Consistoire de Paris Joël Mergui lors de la levée du corps, Gil arrive aujourd’hui en Israël pour sa dernière demeure au moment où il accompagnera tant de soldats qui sont tombés depuis le 7 octobre, comme il les a accompagnés de son vivant depuis toujours.

 

La France a perdu un grand serviteur et défenseur des valeurs républicaines, Israël a perdu un combattant valeureux, la communauté juive a perdu un Mensch et un leader exceptionnel, j’ai perdu un ami, un frère.

 

A Karen, son binôme de toujours, à ses enfants, à sa maman, à sa famille, nous témoignons toute notre amitié et notre soutien en ces heures si douloureuses.

 

Philippe MEYER

Président du B’nai B’rith France

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