Analyse : «Cannes fait son cinéma»
- bbf076
- il y a 3 jours
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Quand la culture cède à l’idéologie.
A la veille de l’ouverture de la 78ème édition du festival, une tribune a été co-signée par 300 personnalités du monde du cinéma intitulé : « A Cannes l’horreur de Gaza ne doit pas rester silencieux tandis qu’un génocide est en cours ». Des artistes veulent rendre hommage à Fatima Hassouna, photo journaliste palestinienne tuée lors d’un bombardement à Gaza. N’oublions pas qu’être photo journaliste à Gaza ne peut se faire qu’avec l’approbation du Hamas, en se soumettant à leur dictat. Elle a filmé de scènes dramatisées à souhait, le Hamas a utilisé ses images à des fins de propagande. Elle n’a jamais condamné les massacres du 07 octobre. Juliette Binoche lui a rendu hommage lors de la cérémonie d’ouverture.
Silence total, des résistants de la Croisette, ils ont feint d’ignorer le cinéaste israélien Yahav Winner assassiné le 07 octobre à l’âge de 36 ans au Kibboutz de Kfar Aza, en protégeant son épouse et son nouveau-né alors que les terroristes avaient pris d’assaut la maison familiale au kibboutz
Yahav Winner n’est pourtant pas un inconnu, il a remporté en 2020, le prix de la meilleure direction artistique au Festival de Cannes.
Silence aussi, de ces « humanistes » sur Boualem Sansal emprisonné dans les geôles de la dictature algérienne. Ces omissions interrogent : à Cannes, certaines causes valent-elles plus que d'autres ?
Plus troublant encore, l’annulation de logements pour des délégations israéliennes jette une ombre sur l’événement. Dans ce climat tendu, le couple Tarantino, arborant un ruban jaune pour les otages, a rappelé que le cinéma peut encore porter un message universel.
Ces festivités sont devenues une tribune ou des célébrités, sous la couche glamour du festival, n’ont que la diatribe antisioniste pour se donner une contenance et faire parler d’eux. Quand l’idéologie prend le pas sur la culture, c’est l’esprit même du festival qui vacille.
Marc HASSAN
Vice-président du BBF