
Alors que nous nous apprêtons à refermer l’année juive 5776, le bilan que nous pouvons en tirer est bien difficile.
Ce que nous disions depuis longtemps, souvent dans l’indifférence, est arrivé. Après la communauté juive, l’islamisme radical s’est attaqué à la société toute entière. Au cours des neuf premiers mois de l’année, le terrorisme islamiste a commis plus de cent attentats à travers le monde, dans des dizaines de pays, semant la mort sur les cinq continents. Notre pays, la France, a été particulièrement touché et le Président François Hollande a rendu un hommage aux victimes lors de la cérémonie organisée aux Invalides le lundi 19 septembre dernier
La communauté nationale a de nouveau été meurtrie ces derniers mois dans sa chair et dans son âme: Des jeunes au Bataclan et sur des terrasses du 11ème arrondissement de Paris, des familles venant fêter le 14 juillet sur la promenade des Anglais à Nice, un couple de policiers massacrés chez eux devant leur enfant et un prêtre de 85 ans sauvagement assassiné dans son église pendant l’office. Tous ces symboles de notre République ont été visés et foudroyés par la sauvagerie et la haine. L’onde de choc traumatisante laissera des traces durables et profondes. Plus rien ne sera comme avant.
Ce terrorisme qui prend sa source à l’étranger, mais qui a aussi grandi dans nos villes, dans nos quartiers et dans nos écoles, cherche à détruire notre mode de vie, notre culture, notre société. Ce qui est visé avant tout, ce sont nos valeurs, nos références, notre vivre ensemble qui fondent depuis toujours notre culture, notre histoire et tout simplement notre modèle politique de la citoyenneté en France, comme ailleurs dans le monde démocratique.
Parmi ces valeurs visées on trouve la fraternité qui constitue une cible de choix de ces assassins. Ils ne l’acceptent pas. Ils ne la supportent pas. Ils ne la vivent pas. La fraternité représente tout ce que ces fanatiques rejettent et détestent car elle est au cœur de nos valeurs judéo-chrétiennes et républicainesqu’ils cherchent à détruire.
La fraternité est depuis des siècles enseignée par les Maîtres de la pensée juive et transmise de génération en génération.
Elle est au cœur du judaïsme, au cœur de l’éthique juive, au cœur de la morale et de l’identité du peuple juif. Elle véhicule ce qui fait le message universel du judaïsme: le respect de l’autre, la tolérance, la générosité. « Si tu rencontres le bœuf ou l’âne égarés de ton ennemi, ramène les lui ; si ton ennemi a faim, donne lui à manger; si ton ennemi a soif, donne lui à boire » (Exode chapitre 23) ; « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas non plus à ton prochain ! Voilà toute la Torah ». Hillel
La fraternité est naturellement au cœur des fondements mêmes de notre mouvement le B’nai B’rith «Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour fraternel nous recommande d’être attentif à notre prochain, d’aller vers lui et de contribuer à son épanouissement »
La fraternité est bien sûr au cœur des valeurs de la République, ciment de notre pacte social et citoyen.
Dès 1795 la fraternité est définie dans les droits et devoirs du citoyen en tête de la Constitution du 5 fructidor an III : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir ».
« Liberté, Egalité Fraternité » figurent dans l'article 2 de la Constitution de 1958, elle est la devise de la République française.
Mais si l'égalité et la liberté sont des droits, la fraternité est une obligation morale. Il faut admettre que la fraternité n’est pas un droit définitivement acquis mais bien un engagement de chacun envers tous. La fraternité est donc à la base de la laïcité qui nous est si chère et qui fonde le respect de chacun dans ses croyances.
Au final, la fraternité lie ainsi les valeurs du judaïsme et celles de la République. Ce n’est pas un hasard si les juifs de France ont toujours respecté, défendu et porté ces valeurs républicaines
Et ce n’est pas un hasard si depuis toujours les ennemis du peuple juif ont été et sont les ennemis de la République. Ils combattent le même vivre-ensemble, la même liberté, et la même lumière pour mieux imposer leur haine, leur terreur et leur obscurité. Le Judaïsme et la République partagent des idéaux communs, ceux-là même que ces terroristes veulent détruire.
Comme le disait Sartre dans Réflexions sur la question juive: « Pas un Français ne sera libre tant que les Juifs ne jouiront pas de la plénitude de leurs droits. Pas un Français ne sera en sécurité tant qu'un juif, en France et dans le monde entier, pourra craindre pour sa vie » ; ou encore comme le disait le pasteur antinazi allemand Martin Niemöller « D'abord ils ont commencé avec les Juifs, puis ils ont continué avec les journalistes ».Ces propos n’ont pas pris une ride.
Hier comme aujourd’hui, combattre l’antisémitisme c’est défendre la République, la Nation et les Citoyens.
Les derniers chiffres officiels montrent que sur les sept premiers mois de l’année les actes antisémites recensés sont en recul par rapport à l’an passé et il faut s’en féliciter. Mais le mal reste profondément ancré et les actes restent violents. La lutte contre l’antisémitisme sous toutes ses formes doit rester pour nous tous, comme pour tous les défenseurs de la République française une priorité absolue.
Face aux menaces évidentes qui demeurent, face aux risques majeurs que le climat sécuritaire difficile fait courir à l’avenir de notre société, face au débat politique déterminant qui s’ouvre dans notre pays à l’approche des échéances de 2017, la fraternité doit continuer à nous guider dans les mois à venir pour le vivre ensemble, la tolérance et l’acceptation de la différence.
La défense de la fraternité doit nous permettre de rester mobilisés dans le combat sans répit à mener contre la haine, la barbarie et l’intolérance. Un combat qui restera central dans les semaines et les mois à venir.
Pour cette année 5777 qui approche, nous devons plus que jamais construire, porter et incarner la confiance dans un avenir fondé sur les valeurs judéo-chrétiennes et républicaines qui ont toujours été celles du peuple juif et qui le resteront.
« On transforme sa main en la mettant dans une autre » Paul Eluard
Bonne année, Chana tova.
Ce que nous disions depuis longtemps, souvent dans l’indifférence, est arrivé. Après la communauté juive, l’islamisme radical s’est attaqué à la société toute entière. Au cours des neuf premiers mois de l’année, le terrorisme islamiste a commis plus de cent attentats à travers le monde, dans des dizaines de pays, semant la mort sur les cinq continents. Notre pays, la France, a été particulièrement touché et le Président François Hollande a rendu un hommage aux victimes lors de la cérémonie organisée aux Invalides le lundi 19 septembre dernier
La communauté nationale a de nouveau été meurtrie ces derniers mois dans sa chair et dans son âme: Des jeunes au Bataclan et sur des terrasses du 11ème arrondissement de Paris, des familles venant fêter le 14 juillet sur la promenade des Anglais à Nice, un couple de policiers massacrés chez eux devant leur enfant et un prêtre de 85 ans sauvagement assassiné dans son église pendant l’office. Tous ces symboles de notre République ont été visés et foudroyés par la sauvagerie et la haine. L’onde de choc traumatisante laissera des traces durables et profondes. Plus rien ne sera comme avant.
Ce terrorisme qui prend sa source à l’étranger, mais qui a aussi grandi dans nos villes, dans nos quartiers et dans nos écoles, cherche à détruire notre mode de vie, notre culture, notre société. Ce qui est visé avant tout, ce sont nos valeurs, nos références, notre vivre ensemble qui fondent depuis toujours notre culture, notre histoire et tout simplement notre modèle politique de la citoyenneté en France, comme ailleurs dans le monde démocratique.
Parmi ces valeurs visées on trouve la fraternité qui constitue une cible de choix de ces assassins. Ils ne l’acceptent pas. Ils ne la supportent pas. Ils ne la vivent pas. La fraternité représente tout ce que ces fanatiques rejettent et détestent car elle est au cœur de nos valeurs judéo-chrétiennes et républicainesqu’ils cherchent à détruire.
La fraternité est depuis des siècles enseignée par les Maîtres de la pensée juive et transmise de génération en génération.
Elle est au cœur du judaïsme, au cœur de l’éthique juive, au cœur de la morale et de l’identité du peuple juif. Elle véhicule ce qui fait le message universel du judaïsme: le respect de l’autre, la tolérance, la générosité. « Si tu rencontres le bœuf ou l’âne égarés de ton ennemi, ramène les lui ; si ton ennemi a faim, donne lui à manger; si ton ennemi a soif, donne lui à boire » (Exode chapitre 23) ; « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas non plus à ton prochain ! Voilà toute la Torah ». Hillel
La fraternité est naturellement au cœur des fondements mêmes de notre mouvement le B’nai B’rith «Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour fraternel nous recommande d’être attentif à notre prochain, d’aller vers lui et de contribuer à son épanouissement »
La fraternité est bien sûr au cœur des valeurs de la République, ciment de notre pacte social et citoyen.
Dès 1795 la fraternité est définie dans les droits et devoirs du citoyen en tête de la Constitution du 5 fructidor an III : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir ».
« Liberté, Egalité Fraternité » figurent dans l'article 2 de la Constitution de 1958, elle est la devise de la République française.
Mais si l'égalité et la liberté sont des droits, la fraternité est une obligation morale. Il faut admettre que la fraternité n’est pas un droit définitivement acquis mais bien un engagement de chacun envers tous. La fraternité est donc à la base de la laïcité qui nous est si chère et qui fonde le respect de chacun dans ses croyances.
Au final, la fraternité lie ainsi les valeurs du judaïsme et celles de la République. Ce n’est pas un hasard si les juifs de France ont toujours respecté, défendu et porté ces valeurs républicaines
Et ce n’est pas un hasard si depuis toujours les ennemis du peuple juif ont été et sont les ennemis de la République. Ils combattent le même vivre-ensemble, la même liberté, et la même lumière pour mieux imposer leur haine, leur terreur et leur obscurité. Le Judaïsme et la République partagent des idéaux communs, ceux-là même que ces terroristes veulent détruire.
Comme le disait Sartre dans Réflexions sur la question juive: « Pas un Français ne sera libre tant que les Juifs ne jouiront pas de la plénitude de leurs droits. Pas un Français ne sera en sécurité tant qu'un juif, en France et dans le monde entier, pourra craindre pour sa vie » ; ou encore comme le disait le pasteur antinazi allemand Martin Niemöller « D'abord ils ont commencé avec les Juifs, puis ils ont continué avec les journalistes ».Ces propos n’ont pas pris une ride.
Hier comme aujourd’hui, combattre l’antisémitisme c’est défendre la République, la Nation et les Citoyens.
Les derniers chiffres officiels montrent que sur les sept premiers mois de l’année les actes antisémites recensés sont en recul par rapport à l’an passé et il faut s’en féliciter. Mais le mal reste profondément ancré et les actes restent violents. La lutte contre l’antisémitisme sous toutes ses formes doit rester pour nous tous, comme pour tous les défenseurs de la République française une priorité absolue.
Face aux menaces évidentes qui demeurent, face aux risques majeurs que le climat sécuritaire difficile fait courir à l’avenir de notre société, face au débat politique déterminant qui s’ouvre dans notre pays à l’approche des échéances de 2017, la fraternité doit continuer à nous guider dans les mois à venir pour le vivre ensemble, la tolérance et l’acceptation de la différence.
La défense de la fraternité doit nous permettre de rester mobilisés dans le combat sans répit à mener contre la haine, la barbarie et l’intolérance. Un combat qui restera central dans les semaines et les mois à venir.
Pour cette année 5777 qui approche, nous devons plus que jamais construire, porter et incarner la confiance dans un avenir fondé sur les valeurs judéo-chrétiennes et républicaines qui ont toujours été celles du peuple juif et qui le resteront.
« On transforme sa main en la mettant dans une autre » Paul Eluard
Bonne année, Chana tova.