
TRIBUNE LIBRE
Dan Mariaschin
Vice-président Exécutif de B'nai B'rith International
The UE and Kerry : “Piling On” Israël”
http://www.algemeiner.com/2014/02/24/the-eu-and-kerry-piling-on-israel/
Traduit par Olivier BILTZ
En rugby un empilement en mêlée est passible d’une pénalité
C’est exactement ce que l’Union européenne fait actuellement à Israël. Son ambassadeur en Israël, Lars Faaborg-Anderson, a indiqué que s’il devait y avoir une rupture des négociations de paix, « le blâme serait mis sur Israël », qu’Israël encourrait « un isolement croissant », et que ce pays serait confronté à des conséquences économiques immenses en cas de poursuite des constructions des implantations.
L’UE est membre du quartet, qui comprend également les Etats-Unis, la Russie et les Nations Unies, et qui est chargé de promouvoir le processus de paix.
Toute prétention d’objectivité de ses membres a duré moins longtemps qu’il ne faut pour l’écrire.
Les Nations Unies, spécialement certaines de ses agences spécialisées, ne font pas mystère d'être leader pour soutenir les palestiniens.
Et, plutôt que d'approcher le processus objectivement, l'UE a désormais rejoint cette tendance.
Elle a véritablement commencé l'été dernier quand elle a émis des directives contre l'octroi de subventions ou de financement aux entreprises israéliennes au-delà de la Ligne verte.
Il y a ici une histoire: depuis la Déclaration de Venise de 1980 de la CEE (prédécesseur de l'UE), qui a été promulguée après consultations avec l'OLP, l'UE s'est souvent positionnée comme amie des palestiniens.
S'inspirant de Bruxelles la société néerlandaise Vitens est sortie l'année dernière d'un accord avec Mekorot, la société nationale de l'eau d'Israël.
Et récemment, le gestionnaire de fonds de pension néerlandais PGGM a annoncé qu'il rompait ses liens avec les banques israéliennes, citant la politique de colonisation d'Israël en Cisjordanie.
Et en début de ce mois la plus grande banque du Danemark, Danske Bank, a également rompu ses liens avec la Banque Hapoalim d'Israël.
Pendant que tout cela se passait, se déroulait une campagne mondiale BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) par des organismes non gouvernementaux (ONG), des associations universitaires et des organisations religieuses, souvent en faisant à Israël ce qui a été fait avec l’Afrique du Sud de l'apartheid des années 1980.
Les déclarations et les actions de l'UE et de ses représentants seraient déjà discutables car il y a à peine un mot dit par eux sur les 20 ans d'incitation contre Israël et les Juifs venant des palestiniens, depuis la signature des Accords d'Oslo en 1993 - un accord dans lequel ils se sont engagés spécifiquement à mettre fin à la propagation de la haine dans les manuels scolaires, les médias officiels et les mosquées.
Un bébé palestinien né le jour où Oslo a été signé est maintenant âgé de presque 21 ans, et il ou elle a été élevé à rien d’autre qu’à la haine de l'autre. On aurait pu penser que quelque part, le long du chemin, les dirigeants européens auraient été les voix de l'éducation à la paix, comme ils l'ont été sur la rage contre les implantations.
Mais c'est pire que cela : les interviews et les déclarations gratuits de Faaborg - Anderson et d'autres se produisent alors que les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont en cours : laissons les négociateurs et leurs interlocuteurs faire leur travail.
Pourquoi s'engager dans des prophéties auto-réalisatrices qui disent aux palestiniens : « si les pourparlers échouent c'est de la faute d'Israël et vous n’êtes pas responsables » ?
De là, il est facile de rationaliser des réactions violentes à des pourparlers infructueux. Pourquoi augmenter si radicalement la tension au milieu de tout cela ?
Si les négociations devaient échouer à la fin avril, et si les palestiniens déplacent leur campagne de marketing vers la « bienveillante » ONU, l'Europe sera-t-elle tentée de se joindre à eux ?
Cela produira-t-il une cascade d'abstentions signalant qu'elle est favorable aux objectifs palestiniens, en particulier sur la question d'un boycott, ou l'étiquetage des produits israéliens fabriqués au-delà de la ligne verte ?
L'UE, Vitens, PGGM, Danske Bank et d'autres, qui se livrent à ce genre de talk-show rhétorique, ne font pas avancer le processus de paix.
Ils savent qu’au moins depuis 2004, dans une série antérieure de négociations, des cartes ont circulé sur ce à quoi un accord israélo-palestinien pourrait ressembler.
Beaucoup d’implantations resteraient en place et des échanges de terres auraient lieu.
S'il y a des objections à la politique d’implantation, il y a un certain nombre de façons, par la diplomatie en face à face, ou via des canaux directs ou indirects, de s’exprimer.
Pointer du doigt les Israéliens, ce qui est assez présomptueux, ne rapprochera pas d’un accord mais pourrait au contraire l’éloigner.
Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry a utilisé un langage similaire dans au moins deux déclarations publiques, qui ont été au centre d'un intense débat et d’une discussion, aux États-Unis et en Israël. Ici aussi, de nombreuses occasions se sont présentées pour lui de faire part de son point de vue directement aux dirigeants d'Israël.
C’est lui qui, au moins durant les premiers mois de pourparlers, a demandé que rien ne soit dit publiquement. Malheureusement, un tel langage public de sa part est considéré comme un encouragement à ceux qui ont fait carrière de diaboliser Israël. Oui, les mots ont leur importance, et ils ont des conséquences.
Quand les Israéliens ont été préparés à accepter une solution à deux États, en 1947, 1967, 2000 et 2008, les arabes ont dit non à chaque fois.
Mais on n'entend jamais parler de la part de la communauté internationale que les Palestiniens payent un prix pour leur attitude de refus et leur incitation permanente à la violence.
Le blâme est plutôt mis en permanence sur Israël, indépendamment de ce que disent les faits historiques.
Dans les négociations en cours tous les problèmes, y compris les frontières, la sécurité, l'incitation à la violence, les implantations, les futures structures de gouvernance - auront été mis sur la table et décortiqués.
La tâche des trois autres membres du Quartet, y compris l'UE, devrait être d'encourager le processus, pas d’y peser, en temps réel, avec des paroles en l'air qui ne peuvent qu’aggraver l'atmosphère à un moment crucial du processus
Plus d’un match de rugby a été perdu quand une pénalité pour empilement a été sifflée en fin de deuxième mi-temps.
Espérons dans ce cas que la vie n'imite pas le sport
Daniel S. Mariaschin
Vice-président Exécutif de B'nai B'rith International
Dan Mariaschin
Vice-président Exécutif de B'nai B'rith International
The UE and Kerry : “Piling On” Israël”
http://www.algemeiner.com/2014/02/24/the-eu-and-kerry-piling-on-israel/
Traduit par Olivier BILTZ
En rugby un empilement en mêlée est passible d’une pénalité
C’est exactement ce que l’Union européenne fait actuellement à Israël. Son ambassadeur en Israël, Lars Faaborg-Anderson, a indiqué que s’il devait y avoir une rupture des négociations de paix, « le blâme serait mis sur Israël », qu’Israël encourrait « un isolement croissant », et que ce pays serait confronté à des conséquences économiques immenses en cas de poursuite des constructions des implantations.
L’UE est membre du quartet, qui comprend également les Etats-Unis, la Russie et les Nations Unies, et qui est chargé de promouvoir le processus de paix.
Toute prétention d’objectivité de ses membres a duré moins longtemps qu’il ne faut pour l’écrire.
Les Nations Unies, spécialement certaines de ses agences spécialisées, ne font pas mystère d'être leader pour soutenir les palestiniens.
Et, plutôt que d'approcher le processus objectivement, l'UE a désormais rejoint cette tendance.
Elle a véritablement commencé l'été dernier quand elle a émis des directives contre l'octroi de subventions ou de financement aux entreprises israéliennes au-delà de la Ligne verte.
Il y a ici une histoire: depuis la Déclaration de Venise de 1980 de la CEE (prédécesseur de l'UE), qui a été promulguée après consultations avec l'OLP, l'UE s'est souvent positionnée comme amie des palestiniens.
S'inspirant de Bruxelles la société néerlandaise Vitens est sortie l'année dernière d'un accord avec Mekorot, la société nationale de l'eau d'Israël.
Et récemment, le gestionnaire de fonds de pension néerlandais PGGM a annoncé qu'il rompait ses liens avec les banques israéliennes, citant la politique de colonisation d'Israël en Cisjordanie.
Et en début de ce mois la plus grande banque du Danemark, Danske Bank, a également rompu ses liens avec la Banque Hapoalim d'Israël.
Pendant que tout cela se passait, se déroulait une campagne mondiale BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) par des organismes non gouvernementaux (ONG), des associations universitaires et des organisations religieuses, souvent en faisant à Israël ce qui a été fait avec l’Afrique du Sud de l'apartheid des années 1980.
Les déclarations et les actions de l'UE et de ses représentants seraient déjà discutables car il y a à peine un mot dit par eux sur les 20 ans d'incitation contre Israël et les Juifs venant des palestiniens, depuis la signature des Accords d'Oslo en 1993 - un accord dans lequel ils se sont engagés spécifiquement à mettre fin à la propagation de la haine dans les manuels scolaires, les médias officiels et les mosquées.
Un bébé palestinien né le jour où Oslo a été signé est maintenant âgé de presque 21 ans, et il ou elle a été élevé à rien d’autre qu’à la haine de l'autre. On aurait pu penser que quelque part, le long du chemin, les dirigeants européens auraient été les voix de l'éducation à la paix, comme ils l'ont été sur la rage contre les implantations.
Mais c'est pire que cela : les interviews et les déclarations gratuits de Faaborg - Anderson et d'autres se produisent alors que les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont en cours : laissons les négociateurs et leurs interlocuteurs faire leur travail.
Pourquoi s'engager dans des prophéties auto-réalisatrices qui disent aux palestiniens : « si les pourparlers échouent c'est de la faute d'Israël et vous n’êtes pas responsables » ?
De là, il est facile de rationaliser des réactions violentes à des pourparlers infructueux. Pourquoi augmenter si radicalement la tension au milieu de tout cela ?
Si les négociations devaient échouer à la fin avril, et si les palestiniens déplacent leur campagne de marketing vers la « bienveillante » ONU, l'Europe sera-t-elle tentée de se joindre à eux ?
Cela produira-t-il une cascade d'abstentions signalant qu'elle est favorable aux objectifs palestiniens, en particulier sur la question d'un boycott, ou l'étiquetage des produits israéliens fabriqués au-delà de la ligne verte ?
L'UE, Vitens, PGGM, Danske Bank et d'autres, qui se livrent à ce genre de talk-show rhétorique, ne font pas avancer le processus de paix.
Ils savent qu’au moins depuis 2004, dans une série antérieure de négociations, des cartes ont circulé sur ce à quoi un accord israélo-palestinien pourrait ressembler.
Beaucoup d’implantations resteraient en place et des échanges de terres auraient lieu.
S'il y a des objections à la politique d’implantation, il y a un certain nombre de façons, par la diplomatie en face à face, ou via des canaux directs ou indirects, de s’exprimer.
Pointer du doigt les Israéliens, ce qui est assez présomptueux, ne rapprochera pas d’un accord mais pourrait au contraire l’éloigner.
Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry a utilisé un langage similaire dans au moins deux déclarations publiques, qui ont été au centre d'un intense débat et d’une discussion, aux États-Unis et en Israël. Ici aussi, de nombreuses occasions se sont présentées pour lui de faire part de son point de vue directement aux dirigeants d'Israël.
C’est lui qui, au moins durant les premiers mois de pourparlers, a demandé que rien ne soit dit publiquement. Malheureusement, un tel langage public de sa part est considéré comme un encouragement à ceux qui ont fait carrière de diaboliser Israël. Oui, les mots ont leur importance, et ils ont des conséquences.
Quand les Israéliens ont été préparés à accepter une solution à deux États, en 1947, 1967, 2000 et 2008, les arabes ont dit non à chaque fois.
Mais on n'entend jamais parler de la part de la communauté internationale que les Palestiniens payent un prix pour leur attitude de refus et leur incitation permanente à la violence.
Le blâme est plutôt mis en permanence sur Israël, indépendamment de ce que disent les faits historiques.
Dans les négociations en cours tous les problèmes, y compris les frontières, la sécurité, l'incitation à la violence, les implantations, les futures structures de gouvernance - auront été mis sur la table et décortiqués.
La tâche des trois autres membres du Quartet, y compris l'UE, devrait être d'encourager le processus, pas d’y peser, en temps réel, avec des paroles en l'air qui ne peuvent qu’aggraver l'atmosphère à un moment crucial du processus
Plus d’un match de rugby a été perdu quand une pénalité pour empilement a été sifflée en fin de deuxième mi-temps.
Espérons dans ce cas que la vie n'imite pas le sport
Daniel S. Mariaschin
Vice-président Exécutif de B'nai B'rith International