
Ce texte est extrait de l’introduction faite par Philippe Meyer, Président du B’nai B’rith France, à l’occasion de la conférence organisée par la Loge Gershwin le 15 novembre dernier sur le thème de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur Internet en présence de Gil Taieb (vice-Président du Crif et co-auteur d’un rapport sur la question remis au Premier ministre), Sacha Ghozlan (Président de l’UEJF) et Philippe Coen (Respect Zone).
Les réseaux sociaux et internet ont pris une place incontournable dans notre société. Ils sont, on le sait, porteur du meilleur comme du pire. Le meilleur, c’est la fluidité et la transparence de l’information, du savoir, et de l’éducation.
Le pire, c’est la diffusion de la haine, du rejet de l’autre, du mensonge, des fake news, de la bêtise et de l’instrumentalisation des peurs. Ces fléaux sont propagés sans barrière, sans limite, sans contrôle, sans filtre.
La haine sur internet est aujourd’hui l’une des formes de violence les plus dangereuses, car elle est la plus sournoise, la plus virale, et la plus facile d’accès, notamment auprès des plus jeunes. Les messages de haine rentrent dans les foyers, libèrent la parole, et finalement libèrent les passages à l’acte. Lutter contre la haine sur internet, c’est éradiquer le mal là où il est le plus dangereux et le plus destructeur. Il y a des mots qui divisent, qui blessent et qui tuent. Ne pas les laisser se propager sauve des vies.
Alors qu’on apprenait récemment du Premier ministre que les actes antisémites ont augmenté de 69% dans notre pays au cours des neuf premiers mois de l’année, il convient de rappeler plus que jamais que la haine sur internet est l’un des vecteurs majeurs de cette montée de la haine anti-juive. L’antisémitisme qui s’exprime sur les réseaux sociaux nourrit les actes antisémites que l’on retrouve au quotidien dans nos quartiers et ailleurs. Les pouvoirs publics ont commencé à s’emparer de cette question. Ils doivent aller plus loin et plus fort. C’est sur ce terrain-là aussi que l’on pourra juger de la réalité et de l’ampleur de la lutte contre l’antisémitisme qui, au-delà des mots et des déclarations, doit changer de dimension au vu de la gravité de la situation des juifs de France.
La liberté d’expression est une liberté fondamentale qu’il faut protéger. Elle est au cœur de notre démocratie. Mais cette liberté a ses limites, notamment lorsque son expression porte atteinte à l’intégrité et la sécurité de l’autre. Dans certains pays, cette liberté d’expression est totale et non réglementée, et nous avons vu récemment à Pittsburgh où cela peut mener. Cela doit nous rappeler que, chez nous, les limites à lui imposer, dans le cadre de la loi et de l’intérêt général, sont nécessaires et salutaires.
Dans la Loi française, l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit.
Sa diffusion sur internet doit l’être tout autant. Permettre aux diffuseurs de cette haine de bénéficier d’artifices techniques et géographique pour échapper à toute sanction, parce que tel ou tel hébergeur ou réseau social serait situé hors de nos frontières, n’est plus acceptable. Héberger la haine, c’est être complice de sa diffusion et donc responsable de ses conséquences.
Et que dire de la montée partout dans le monde des nationalismes, des populismes, des extrémismes et des fanatismes, qui s’appuie sur ces nouveaux outils de communication sans frontières pour propager de leurs idéologies néfastes. La haine n’a pas de frontières. La lutte contre son expression et sa diffusion ne doit pas en avoir non plus. Ce combat sera certes long et difficile, mais il est incontournable.
C’est notre responsabilité à tous que de faire prendre conscience de cette exigence de vigilance, de contrôle et de sanctions aux pouvoirs publics, aux responsables des grands réseaux sociaux et aux opérateurs internet.
C’est notre responsabilité également que d’être pleinement mobilisés dans cette lutte contre la haine sur le net, aux côtés de tous ceux qui s’y engagent aujourd’hui avec courage et détermination, en étant activement présent sur les réseaux sociaux pour diffuser nos messages de fraternité, d’humanisme et de défense des valeurs républicaines et démocratiques, mais aussi pour attaquer les mensonges qui s’y rependent, et lutter contre la haine anti-juive qui s’y développe.
Par notre mobilisation et notre engagement dans ce combat essentiel pour aujourd’hui et pour demain, nous contribuerons à atteindre l’objectif que nous recherchons tous : la construction d’un monde meilleur pour nos enfants.
Philippe Meyer
Président du B’nai B’rith France
Les réseaux sociaux et internet ont pris une place incontournable dans notre société. Ils sont, on le sait, porteur du meilleur comme du pire. Le meilleur, c’est la fluidité et la transparence de l’information, du savoir, et de l’éducation.
Le pire, c’est la diffusion de la haine, du rejet de l’autre, du mensonge, des fake news, de la bêtise et de l’instrumentalisation des peurs. Ces fléaux sont propagés sans barrière, sans limite, sans contrôle, sans filtre.
La haine sur internet est aujourd’hui l’une des formes de violence les plus dangereuses, car elle est la plus sournoise, la plus virale, et la plus facile d’accès, notamment auprès des plus jeunes. Les messages de haine rentrent dans les foyers, libèrent la parole, et finalement libèrent les passages à l’acte. Lutter contre la haine sur internet, c’est éradiquer le mal là où il est le plus dangereux et le plus destructeur. Il y a des mots qui divisent, qui blessent et qui tuent. Ne pas les laisser se propager sauve des vies.
Alors qu’on apprenait récemment du Premier ministre que les actes antisémites ont augmenté de 69% dans notre pays au cours des neuf premiers mois de l’année, il convient de rappeler plus que jamais que la haine sur internet est l’un des vecteurs majeurs de cette montée de la haine anti-juive. L’antisémitisme qui s’exprime sur les réseaux sociaux nourrit les actes antisémites que l’on retrouve au quotidien dans nos quartiers et ailleurs. Les pouvoirs publics ont commencé à s’emparer de cette question. Ils doivent aller plus loin et plus fort. C’est sur ce terrain-là aussi que l’on pourra juger de la réalité et de l’ampleur de la lutte contre l’antisémitisme qui, au-delà des mots et des déclarations, doit changer de dimension au vu de la gravité de la situation des juifs de France.
La liberté d’expression est une liberté fondamentale qu’il faut protéger. Elle est au cœur de notre démocratie. Mais cette liberté a ses limites, notamment lorsque son expression porte atteinte à l’intégrité et la sécurité de l’autre. Dans certains pays, cette liberté d’expression est totale et non réglementée, et nous avons vu récemment à Pittsburgh où cela peut mener. Cela doit nous rappeler que, chez nous, les limites à lui imposer, dans le cadre de la loi et de l’intérêt général, sont nécessaires et salutaires.
Dans la Loi française, l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit.
Sa diffusion sur internet doit l’être tout autant. Permettre aux diffuseurs de cette haine de bénéficier d’artifices techniques et géographique pour échapper à toute sanction, parce que tel ou tel hébergeur ou réseau social serait situé hors de nos frontières, n’est plus acceptable. Héberger la haine, c’est être complice de sa diffusion et donc responsable de ses conséquences.
Et que dire de la montée partout dans le monde des nationalismes, des populismes, des extrémismes et des fanatismes, qui s’appuie sur ces nouveaux outils de communication sans frontières pour propager de leurs idéologies néfastes. La haine n’a pas de frontières. La lutte contre son expression et sa diffusion ne doit pas en avoir non plus. Ce combat sera certes long et difficile, mais il est incontournable.
C’est notre responsabilité à tous que de faire prendre conscience de cette exigence de vigilance, de contrôle et de sanctions aux pouvoirs publics, aux responsables des grands réseaux sociaux et aux opérateurs internet.
C’est notre responsabilité également que d’être pleinement mobilisés dans cette lutte contre la haine sur le net, aux côtés de tous ceux qui s’y engagent aujourd’hui avec courage et détermination, en étant activement présent sur les réseaux sociaux pour diffuser nos messages de fraternité, d’humanisme et de défense des valeurs républicaines et démocratiques, mais aussi pour attaquer les mensonges qui s’y rependent, et lutter contre la haine anti-juive qui s’y développe.
Par notre mobilisation et notre engagement dans ce combat essentiel pour aujourd’hui et pour demain, nous contribuerons à atteindre l’objectif que nous recherchons tous : la construction d’un monde meilleur pour nos enfants.
Philippe Meyer
Président du B’nai B’rith France