Nouvelle donne au Proche-Orient, nouvel avenir pour Israël ?
Oui, il y a cette haine d’Israël qui se répand dans bon nombre d’opinions publiques en Europe et ailleurs, alimentées par des orientations diplomatiques et médiatiques trop souvent partiales. Oui, il y a cet antisionisme militant qui permet à certains d’exprimer à moindre frais un antisémitisme réel. Oui, il y a ces attaques terroristes incessantes contre les civils israéliens émanant des factions islamistes voisines et fomentées par un Iran de plus en plus menaçant.
Pour autant, il ne faut pas s’y tromper. Au-delà de ces nuages persistants, l’horizon est en train de changer. Les cartes dans la région sont rabattues. Les plaques tectoniques des forces géopolitiques sont en mouvement, laissant augurer une nouvelle donne aux conséquences majeures pour Israël, comme l’ont bien analysé Olivier Rafowicz et Haïm Musicant dans leur ouvrage récent « Israël une chance pour le monde » (Les Editions de Passy).
Il ne fait plus de doute que les liens commerciaux, sécuritaires et culturels entre Israël et plusieurs pays arabes se renforcent et certains Etats ne cachent plus leur volonté de normaliser leurs relations avec Israël. Ces mouvements majeurs, qui avancent dans la discrétion, s’inscrivent dans un contexte nouveau : une administration américaine ostensiblement pro-israélienne, un rapprochement de vue significatif avec l’Arabie saoudite et la Russie, l’essor des liens de coopération avec l’Afrique, la Chine et l’Inde, une cause palestinienne de moins en moins défendue par nombre de capitales arabes sur fond d’intérêts stratégiques, scientifiques et économiques. Bête noire des monarchies du Golfe, l’Iran est devenu un élément fédérateur dans la diplomatie régionale où Israël souhaite s’imposer comme un acteur clé.
En octobre 2018, Miri Regev, la ministre israélienne de la Culture et des Sport, a fredonné l’hymne national d’Israël à Abou Dhabi lors des championnats de judo. La visite officielle effectuée par Benjamin Netanyahou le même mois au Sultanat d’Oman a été perçue comme un moment historique. Tout comme l’a été il y a quelques jours la conférence de Manama organisée par les Etats-Unis à Bahreïn portant sur le volet économique du plan de paix américain en préparation et qui pourrait être présenté après les élections israéliennes du 17 septembre, en présence de l’Egypte, de la Jordanie, du Maroc et du Qatar, et où Israël était représenté. Le 7 novembre 2018, Yisrael Katz, ministre israélien des Transports, a présenté à Oman, « La voie de la paix », un projet de chemin de fer reliant la Méditerranée aux pays du Golfe en passant par l’Arabie saoudite. Le ministre omanais des affaires étrangères a d’ailleurs déclaré il y a quelques mois qu’il estimait que « Israël est un État présent dans la région, nous devons comprendre cela. (…) Le monde reconnaît cet état de fait. Il est peut-être temps de traiter Israël comme n’importe quel autre État ». En avril 2018, le Prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane, estimait qu’Israël a « droit » à un territoire et qu’il ne voit « aucune objection religieuse à son existence ». Qui eut cru possible il y a encore peu de telles déclarations de hauts responsables arabes ?
L’air est incontestablement au rapprochement diplomatique, fondé sur une approche pragmatique et réaliste destinée à contourner les blocages politiques et idéologiques des dernières décennies. Et bien sûr les palestiniens se sentent trahis et ne cachent pas leurs inquiétudes face à cette normalisation en cours. Mais en se cramponnant sur leur socle de haine, l’histoire avancera sans eux et à leurs dépens. 71 ans après sa renaissance, Israël est scientifiquement, économiquement et culturellement plus fort que jamais, et a devant lui un avenir fait d’espoir et de rêves. Très bel été à tous, sur les plages de Tel Aviv ou ailleurs.
Philippe Meyer
Article publié dans le numéro du 4 juillet 2019 d’Actualité Juive
Oui, il y a cette haine d’Israël qui se répand dans bon nombre d’opinions publiques en Europe et ailleurs, alimentées par des orientations diplomatiques et médiatiques trop souvent partiales. Oui, il y a cet antisionisme militant qui permet à certains d’exprimer à moindre frais un antisémitisme réel. Oui, il y a ces attaques terroristes incessantes contre les civils israéliens émanant des factions islamistes voisines et fomentées par un Iran de plus en plus menaçant.
Pour autant, il ne faut pas s’y tromper. Au-delà de ces nuages persistants, l’horizon est en train de changer. Les cartes dans la région sont rabattues. Les plaques tectoniques des forces géopolitiques sont en mouvement, laissant augurer une nouvelle donne aux conséquences majeures pour Israël, comme l’ont bien analysé Olivier Rafowicz et Haïm Musicant dans leur ouvrage récent « Israël une chance pour le monde » (Les Editions de Passy).
Il ne fait plus de doute que les liens commerciaux, sécuritaires et culturels entre Israël et plusieurs pays arabes se renforcent et certains Etats ne cachent plus leur volonté de normaliser leurs relations avec Israël. Ces mouvements majeurs, qui avancent dans la discrétion, s’inscrivent dans un contexte nouveau : une administration américaine ostensiblement pro-israélienne, un rapprochement de vue significatif avec l’Arabie saoudite et la Russie, l’essor des liens de coopération avec l’Afrique, la Chine et l’Inde, une cause palestinienne de moins en moins défendue par nombre de capitales arabes sur fond d’intérêts stratégiques, scientifiques et économiques. Bête noire des monarchies du Golfe, l’Iran est devenu un élément fédérateur dans la diplomatie régionale où Israël souhaite s’imposer comme un acteur clé.
En octobre 2018, Miri Regev, la ministre israélienne de la Culture et des Sport, a fredonné l’hymne national d’Israël à Abou Dhabi lors des championnats de judo. La visite officielle effectuée par Benjamin Netanyahou le même mois au Sultanat d’Oman a été perçue comme un moment historique. Tout comme l’a été il y a quelques jours la conférence de Manama organisée par les Etats-Unis à Bahreïn portant sur le volet économique du plan de paix américain en préparation et qui pourrait être présenté après les élections israéliennes du 17 septembre, en présence de l’Egypte, de la Jordanie, du Maroc et du Qatar, et où Israël était représenté. Le 7 novembre 2018, Yisrael Katz, ministre israélien des Transports, a présenté à Oman, « La voie de la paix », un projet de chemin de fer reliant la Méditerranée aux pays du Golfe en passant par l’Arabie saoudite. Le ministre omanais des affaires étrangères a d’ailleurs déclaré il y a quelques mois qu’il estimait que « Israël est un État présent dans la région, nous devons comprendre cela. (…) Le monde reconnaît cet état de fait. Il est peut-être temps de traiter Israël comme n’importe quel autre État ». En avril 2018, le Prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane, estimait qu’Israël a « droit » à un territoire et qu’il ne voit « aucune objection religieuse à son existence ». Qui eut cru possible il y a encore peu de telles déclarations de hauts responsables arabes ?
L’air est incontestablement au rapprochement diplomatique, fondé sur une approche pragmatique et réaliste destinée à contourner les blocages politiques et idéologiques des dernières décennies. Et bien sûr les palestiniens se sentent trahis et ne cachent pas leurs inquiétudes face à cette normalisation en cours. Mais en se cramponnant sur leur socle de haine, l’histoire avancera sans eux et à leurs dépens. 71 ans après sa renaissance, Israël est scientifiquement, économiquement et culturellement plus fort que jamais, et a devant lui un avenir fait d’espoir et de rêves. Très bel été à tous, sur les plages de Tel Aviv ou ailleurs.
Philippe Meyer
Article publié dans le numéro du 4 juillet 2019 d’Actualité Juive