
Anny Bensoussan a tenu une conférence sur le thème "Quatre coupes pour la liberté.
Nos maitres, dans le Talmud de Jérusalem, nous enseignent que les quatre coupes de vin instituées le soir du séder, sont reliées aux quatre verbes annonçant la délivrance d’Egypte :
« Je vous sortirai de l’oppression d’Egypte » se réfère à l’arrêt de la servitude, qui eut lieu à Roch Hachana. Les Hébreux se considérèrent alors comme des esclaves « au chômage ».
« Je vous sauverai de leur servitude » : c’est la sortie d’Egypte, le 15 Nissan. Les Hébreux furent des esclaves en fuite.
« Je vous délivrerai avec un bras étendu et de grands prodiges » : c’est la traversée de la mer Rouge, le 21 Nissan. La liberté est enfin acquise dès lors que leurs maîtres étaient anéantis.
« Je vous prendrai pour peuple » : cela fait référence au don de la Torah, à Chavouoth et à la Révélation au mont Sinaï.
Ces quatre verbes soulignent le fait qu’à ce moment de l’Histoire, notre peuple tira profit de quatre interventions divines miraculeuses distinctes ; pour cela nos Sages nous ont prescrit de boire quatre coupes de vin en signe de liberté et chacune d’entre elles est une Mitzvah indépendante.
La Michna dit : le jugement des égyptiens dura 12 mois. Ainsi, c’est au mois de Nissan de l’année précédant la sortie d’Egypte que débuta la 1ère plaie, le sang. Il est évident qu’à partir de ce moment là les égyptiens n’avaient plus la possibilité d’imposer quoi que ce soit aux hébreux, étant trop occupés par leurs propres souffrances. Ce fut la 1ère étape de la délivrance.
Pourquoi la délivrance d’Israël devait-elle se faire
par étapes ? Les maîtres de l’Egypte avaient
transformé la conscience des hébreux qui avaient
accepté l’esclavage comme un fait inéluctable, sur toutes les générations à venir ; une soumission totale à leurs bourreaux et une assimilation atteignant le 49ème degré d’impureté.
La libération doit permettre à chacun d’apprendre ou de réapprendre la liberté ; elle ne peut donc se faire que progressivement.
Le peuple accède alors à la liberté uniquement s’il devient serviteur de D. Ces 4 étapes de délivrance sont d’une part une progression de la libération d’Egypte, mais aussi la progression vers la libération définitive, la rédemption finale : la 5ème coupe de la liberté.
Par ailleurs, une très intéressante conférence a été faite par le Rav Joseph PINSON. D'emblée, il nous a raconté comment il a pu mesurer chez les tous jeunes enfants de l'école juive de Nice leur perception de la représentation des juifs dont parle la haggadah de Pessah.
La presque totalité avait répondu, qu'il s'agit soit des juifs d'Israël, soit encore des juifs de Paris, mais jamais de ceux de Nice.
Ce micro sondage, est long d'enseignements. Il nous apprend que dans l'imaginaire des juifs, cette histoire, circonscrite dans un temps ancien, n'a que la valeur d'un récit historique sans conséquence pour le présent et ne concerne
que des juifs situés dans un autre temps ou dans un autre espace.
C'est pour démentir cela, sans accentuer le climat désastreux que nous subissons, qu'il convient de rappeler que cette histoire est celle des juifs à toutes les époques y compris l'époque actuelle.
A travers ce rappel historique, doit se forger en écoutant la haggadah, la conviction chez chacun, d'être soumis à un destin commun et à une répétition
inlassable des mêmes accusations et des mêmes faits.
Autres convictions, celles d'être ou d'avoir été constamment sauvés de la main de nos oppresseurs successifs dont les velléités de violences à notre encontre se sont toujours trouvées naturellement contrariées.
Merci à notre frère Rav Joseph PINSON pour cette intéressante conférence qui s'est terminée par la traditionnelle distribution de matsots chémourotes.