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Arrêtons de jouer avec les mots !


Vendredi 20 Mai 2016

Tribune libre de Serge Dahan, président du B'nai B'rith France



Arrêtons de jouer avec les mots !
Les mots ne sont pas inoffensifs « Youpins », « Pédés », sont un petit nombre d’entre eux particulièrement injurieux.
Car les mots sont des révélateurs de la chose. Si ces mots sont aussi forts, c’est qu’ils viennent stigmatiser tout un groupe social en le dénotant des couleurs de l’opprobre.
Au fond, ces mots viennent créer des groupes méprisables et aux droits qui peuvent être restreints. Des sous-citoyens. Dans l’empire ottoman, les chrétiens et les Juifs étaient des « dhimmis »
Le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie, s'expriment à travers la juxtaposition de mots et de signes qui dénotent le mépris haineux de l’autre, et les enferment dans cette sous-citoyenneté intolérable.
La lutte contre l’antisémitisme, un de nos combats, exige une vigilance permanente et rigoureuse. Rien ne peut être toléré. Surtout pas ces mots abjects qui créent la caste maudite.
Surtout, de la part de personnages publics. Surtout de la part de personnages populaires dans la jeunesse. Surtout de la part de professionnels aguerris.
La résurgence de l’antisémitisme en France va de pair avec une utilisation d’un certain vocabulaire, porteur des stéréotypes.
Laisser passer le moindre de ces mots, c’est déjà tolérer l’intolérable. C’est banaliser dans la langue, le véhicule de la pensée, ce qui devrait être impensable.
En septembre 2015, Black M du groupe Sexion d’Assaut (oui, comme SA ), reprend une chanson déjà inquiétée en 1997, pour le mot « youpin », pour la chanter contre l’avis de l’auteur.
Nous sortons à peine de cette violence inouïe contre les journalistes de Charlie Hebdo, contre les juifs de l’hyper-cacher et contre les attentats lâches et odieux de Paris et il est chanté : « Les youpins s’éclatent et font des magasins » ou encore « je crois qu'il est grand temps que les pédés périssent ». Accepter cela relèverait d'une maladresse inexcusable !
Les mots peuvent-ils tuer une seconde fois ?
La censure des mots, celle qui a été pratiquée par les radios Belges est elle une arme de la lutte contre l’antisémitisme et le racisme?
Car les mots, une fois installés par ceux qui en ont le pouvoir magique, exigent des années pour être éradiqués. Des années de nuisance antisémite et raciste.
Le combat contre certains mots est une des armes les plus importantes de la lutte contre l’antisémitisme.
Rien ne détournera le B'nai B'rith de sa mission.








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